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Les cystites du chat

Les affections du bas appareil urinaire (urètre et vessie) sont une pathologie fréquente chez le chat.

Publié le 15/01/2025

On les désigne sous le nom de S.U.F. (syndrome urologique félin). Leurs conséquences peuvent être très graves et leurs causes sont diverses : calculs (encore appelés urolithiase), infection bactérienne, tumeurs vésicales, malformations anatomiques. Parfois, on ne parvient pas à déterminer la cause de la cystite (on parle de cystite idiopathique) : c’est le cas de près de 2/3 des chats.

En ce qui concerne les calculs urinaires (urolithiases), et le SUF en général, certains facteurs de risque ont été identifiés :

  • Le sexe : en raison de l’anatomie de leur urètre, les chats mâles présentent un plus grand risque d’obstruction.
  • Le régime alimentaire : une alimentation trop riche en magnésium ou en phosphore (ce qui est souvent le cas des aliments dits standards ou bas de gamme), à l’origine d’une urine à pH trop basique ou trop acide, favorise la formation et l’accumulation de calculs. L’urine du chat en bonne santé contient naturellement des cristaux en quantité variable. Si le pH de l’urine est anormal, ces sédiments urinaires vont précipiter et former des calculs.
  • Le chat est un animal qui boit peu : les urines sont très concentrées, les sédiments sont donc moins fréquemment éliminés.
  • La sédentarité : les chats qui manquent d’activité semblent souffrir du SUF plus souvent que ceux qui prennent de l’exercice régulièrement.
  • L’âge : le SUF concerne les chats de tous âges, mais il est plus fréquemment observé chez des animaux de 2 à 5 ans.

Les différents types de calculs

Calcul urinaire

Les calculs de struvite (ou calculs phospho-ammoniaco-magnésiens) : ce sont les calculs les plus fréquemment rencontrés chez les chats atteints de lithiases urinaires. Ces calculs apparaissent lorsque l’urine est trop basique, très concentrée (c’est-à-dire dont la densité urinaire est très élevée) et saturée en ions ammonium, magnésium et phosphate. Les femelles sont plus atteintes que les mâles.

Ainsi, les chats qui boivent peu ou qui sont nourris avec des aliments riches en magnésium et en phosphore (ce qui est souvent le cas des aliments dits standards ou bas de gamme) ont plus de risques d’avoir des calculs urinaires.

Les calculs d’oxalate de calcium

Ils sont moins fréquents. Leur formation dépend de nombreux facteurs : un excès de calcium dans l’urine, des problèmes génétiques, familiaux ou individuels, une urine trop concentrée avec une saturation de l’urine en minéraux, une urine acide (ce qui est généralement le cas de tous les carnivores) … Les mâles sont plus atteints que les femelles et les chats Persans sont plus touchés par rapport aux autres races de chats.

Les autres catégories de calculs

Elles sont beaucoup plus rares. Il s’agit des calculs d’urate, de cystine, de phosphate de calcium…

Les symptômes de la cystite du chat

Le chat va très fréquemment uriner, et les mictions sont douloureuses (le chat se plaint et pousse des miaulements de souffrance). Parfois le chat commence à uriner en dehors de ses lieux habituels, hors de la litière. On peut noter la présence de sang dans l’urine (hématurie). La malpropreté est souvent un motif de consultation chez le chat, animal réputé propre.

Les difficultés à uriner peuvent devenir impossibilité. Le chat fait des efforts infructueux pour uriner. Son état se dégrade rapidement : abattement, anorexie, puis prostration. Son abdomen devient très douloureux. Ne pouvant plus éliminer son urine, il s’intoxique avec ses propres déchets. Il présente les symptômes d’un chat insuffisant rénal. En quelques heures il peut mourir de coma urémique. C’est une urgence absolue, car même si le chat survit, les dommages infligés au rein peuvent être irréversibles.

Le traitement de la cystite du chat

Le traitement d’urgence consiste à « déboucher » le chat, c’est-à-dire à enlever le calcul ou le spasme inflammatoire douloureux qui bloque l’urètre. Pour cela, le vétérinaire anesthésie le chat et réalise un sondage urinaire. Il laisse ensuite la sonde urinaire en place pendant quelques jours afin de vidanger la vessie et de la rincer pour évacuer tous les calculs de petite taille présents dans la vessie.

Souvent, le chat est aussi perfusé afin de relancer la production d’urine et de lutter contre les désordres hydroélectrolytiques et l’insuffisance rénale aiguë dus à l’obstruction.

Un traitement médical est aussi mis en place. Des analgésiques sont prescrits en premier lieu (antiinflammatoires et morphiniques) ainsi que des spasmolytiques urinaires luttant contre les spasmes urétraux douloureux.

Enfin, si les calculs en cause sont des calculs de struvite, des mesures diététiques sont prises afin de dissoudre ceux-ci. En effet, il faut alors donner au chat un aliment de prescription spécial pendant un à deux mois pour que tous les calculs restant dans la vessie soient dissous. En revanche, il n’est pas possible de dissoudre les cristaux d’oxalate de calcium et une intervention chirurgicale (cystotomie) est parfois nécessaire pour les retirer de la vessie.

En cas de récidives fréquentes des calculs et de l’obstruction, une intervention chirurgicale devient nécessaire quel que soit le type de calculs. Il s’agit d’une urétrostomie qui consiste à éliminer la partie la plus étroite de l’urètre où l’obstruction se situe habituellement. Pour cela, il faut amputer le pénis et ramener la portion la plus profonde de l’urètre vers l’orifice génital, ce qui permet au chat d’uriner par ce trou.

A retenir

La seule prévention d’une récidive réside dans l’utilisation d’un aliment spécial, fabriqué par plusieurs laboratoires. Nous n’avons quasiment jamais observé de récidives sur les chat exclusivement nourris avec cet aliment. Il sera prescrit en croquettes ou en boites suivant la nature du calcul observé en laboratoire. Certains chats nécessitent de manger cet aliment toute leur vie. L’expérience montre que cela ne semble pas leur poser un problème majeur…

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