Le chat et la toxoplasmose

Il est alors fréquent que les vétérinaires soient confrontés à une demande d’euthanasie du chat de la maison quand survient une grossesse chez une femme (surtout si elle n’est pas immunorésistante à l’égard de la toxoplasmose.

Comment la toxoplasmose se transmet-elle au chat ?

La toxoplasmose est due à un parasite microscopique qui infeste les chat par voie digestive. Pendant 1 à 2 semaines seulement, le chat excrète dans ses selles des ookystes (des sortes d’œufs), qui ont besoin de maturer 1 à 5 jours avant de devenir contaminants. Le chat ne peut donc être directement responsable, mais sa litière, oui.

Le cycle se poursuit et l’animal, s’il vagabonde, va souiller de ses excréments :

• L’herbe, les céréales et les végétaux qui seront consommés par des animaux d’élevage (bœufs, moutons…) Ou sauvages (petits rongeurs).
• Les légumes des cultures ou des potagers qui seront donc consommés par l’homme ou d’autres animaux.

Le parasite gagne alors les muscles de ses nouveaux hôtes où il s’enkyste en attendant d’être alors consommé par un nouveau chat. Le chat nourri exclusivement avec des aliments industriels et qui ne sort pas chasser ne peut donc pas être porteur de toxoplasmose.

Comment l’homme (ou la femme) se contamine-t-il ?

Le risque le plus élevé de contamination humaine est lié à :

• La consommation de viande crue ou mal cuite contenant, sans le savoir, des kystes toxoplasmiques. Ce danger est plus élevé avec le mouton ou l’agneau.
• La consommation des végétaux crus et mal lavés ou d’une eau souillée contenant des ookystes.
• Au manque d’hygiène des mains après manipulation d’aliments ou d’eau souillée.

Quant au chat, plusieurs études ont montré que son rôle dans la contamination est négligeable par rapport à l’alimentation. Une récente étude allemande a montré 0,1% de selles positives sur 61000 tests sur 55 mois. Les signes d’une infestation chez l’homme bien portants restent le plus souvent inaperçus. On s’en aperçoit le plus souvent à la suite d’un résultat positif lors d’une prise de sang. Néanmoins la contamination de la mère durant le tout début de la grossesse aboutira à une fausse-couche. Si la contamination est plus tardive, l’enfant à naître pourra souffrir de séquelles psychomoteurs.

De nouvelles études concordantes semblent indiquer que la toxoplasmose participe à la genèse de certains troubles psychologiques chez l’homme comme la schizophrénie.

Quelles précautions prendre ?

Il n’existe aucun vaccin contre la toxoplasmose, mais toute personne qui l’a contracté devient immunisé : on dit qu’elle est toxorésistante. Les personnes immunodéprimées ou les femmes enceintes toxonégatives doivent prendre des précautions d’hygiène simples.

Au contact des chats

• Eviter, pour la femme enceinte, de manipuler la litière ou alors avec des gants.
• Renouveler et désinfecter la litière quotidiennement.

Dans l’alimentation quotidienne

Les ookystes déposés sur les légumes ou présents dans la viande sont impossibles à détecter. Tous les aliments peuvent en contenir.

• Ne pas consommer de viande mal cuite ou de salaisons. Cuire la viande à cœur. Eviter ou laver abondamment crudités et fruits frais.
• Porter des gants pour préparer ou manipuler ce type d’aliments.
• Laver et peler les fruits avant de les consommer.

Dans les activités de loisir

Porter des gants pour jardiner ou jouer avec des enfants dans un bac à sable.

A retenir

Le chat ne présente donc pas de risques directs pour les femmes enceintes toxonégatives, à condition qu’elles se lavent les mains avant chaque repas, qu’elles ne touchent plus à la litière (ou qu’elles le fassent avec des gants), laquelle doit être nettoyée quotidiennement.

Il est donc tout à fait inutile d’abandonner ou pire, de faire euthanasier un chat en raison d’une grossesse dans la maison. La manipulation et la cuisson des aliments (viande, végétaux et lait cru) sont à l’origine de la quasi-totalité des contamination.

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